Voilà cinq mois et demi, tandis que les pompiers draguaient encore les cours d’eau à la recherche du corps de Typhaine, sa famille nous avait reçu dans le Nord. La grand-mère paternelle accusait Anne-Sophie de cacher l’enfant. « Faux, avait-elle riposté. Et j’aimerais savoir pourquoi on est suspects ! »
Ce jour-là, Anne-Sophie Faucheur n’avait pas encore 23 ans et, déjà, un aplomb hors du commun. Vêtue d’un tee-shirt bleu roi échancré qui laissait apparaître le dessin exotique tatoué à la naissance de son bras gauche, elle présentait à deux mains une photo de Typhaine, l’enfant blonde qu’elle avait teinte en brune. Une façon de la rendre méconnaissable aux yeux de son père qui l’avait élevée, et qui espérait la récupérer.
La fillette âgée de 5 ans vivotait dans une étroite maison à Aulnoye-Aymeries, dans l’Avesnois, auprès d’une maman qu’elle ne connaissait pas, et d’un jeune beau-père dépassé par une soudaine et encombrante paternité. A Nicolas Willot, Anne-Sophie Faucheur avait imposé ses deux aînées, Caroline, 7 ans, et Typhaine, nées de son union avec François Taton ; puis le couple avait mis au monde Apolline, en 2008.
Ce mercredi du mois de juin, quand les Willot-Faucheur s’étaient confiés à France-Soir, ils pleuraient abondamment la fillette disparue depuis une semaine. Ils étaient alors très en colère, car déjà soupçonnés.
« On est suspects, j’aimerais vraiment savoir pourquoi. La police perd son temps en se concentrant sur nous… Jamais je n’aurais simulé un enlèvement ! Ce serait risquer de perdre tous mes enfants. » Ainsi s’exprimait Anne-Sophie.
« Pour nous, ici, c’était l’enfant invisible »
A l’époque, bien sûr, on voulait croire la maman aux yeux embués. Pourtant, en ces mêmes colonnes, nous exprimions nos doutes. Pourquoi personne n’avait-il été témoin de l’enlèvement dans Maubeuge, à tout le moins du désespoir d’Anne-Sophie lancée aux trousses de Typhaine ? Pourquoi la fillette n’était-elle pas au baptême de sa sœur dimanche 13 juin, cinq jours auparavant ? Pourquoi n’était-elle pas scolarisée, ne jouait-elle ni dans le jardin ni dans la rue ? « On voyait l’aînée, pas Typhaine, confiaient les voisins. On trouve cette affaire très louche.
Pour nous, ici, c’était l’enfant invisible. » Nous évoquions prudemment l’hypothèse d’un drame familial : a-t-elle été victime d’un accident mortel que l’on dissimule derrière un prétendu rapt ? « Typhaine n’était pas séquestrée ! » répétait Anne-Sophie, tempêtant contre les bavardages de son entourage. « Elle n’allait pas à l’école parce que je n’ai pas obtenu le certificat de radiation à l’école de Faches-Thumesnil. »
« Typhaine appelait sa mère “madame” »
Faches-Thumesnil, à cent kilomètres au nord de Maubeuge, tout près de Mons-en-Barœul où la petite avait été si heureuse, quatre années durant. C’est là que nous avions retrouvé la famille paternelle de Typhaine, son papa, François Taton, et sa chère mamie, Marie-Josée, éperdue de chagrin, ne sachant vers qui se tourner, où s’enquérir d’une bonne nouvelle. Ce mercredi 24 juin 2009, la matriarche aux 30 petits-enfants effleurait d’une main tendre le visage de la fillette sur les affiches que la mairie venait d’imprimer.
« Je pense qu’elle est vivante, que peut-être un membre de la famille la cache. Je supplie la personne qui l’a de nous la rendre. De nous la ramener vivante, par pitié… » François Taton nous avait fait part de ses doutes : « J’ai été surpris par l’attitude détachée d’Anne-Sophie, comme si la disparition de Typhaine ne la concernait pas vraiment… »
Marie-Josée était très inquiète depuis que, le 22 janvier 2009, Anne-Sophie avait soustrait la garde de la fillette à son père, hélas en toute légalité : « Rendez-vous compte, Typhaine a vu sa mère trois ou quatre fois en quatre ans. Elle l’appelait “madame”… Elle a dû être très malheureuse à Aulnoye-Aymeries. »
En cette fin juin, Anne-Sophie affirmait que l’enfant était choyée, épanouie, « si contente de (l’)avoir retrouvée ». « J’ai mal. Je pense sans cesse à ma fille, j’attends. C’est insupportable et, en plus, la police nous laisse à l’écart… » Les enquêteurs, qui qualifiaient d’« étrange » cette disparition, n’ont finalement jamais cessé de s’intéresser à la mère, à son compagnon, et à l’existence recluse de la fillette.
http://www.francesoir.fr/faits-divers/2009/12/02/typhaine.html
Voilà cinq mois et demi, tandis que les pompiers draguaient encore les cours d’eau à la recherche du corps de Typhaine, sa famille nous avait reçu dans le Nord. La grand-mère paternelle accusait Anne-Sophie de cacher l’enfant. « Faux, avait-elle riposté. Et j’aimerais savoir pourquoi on est suspects ! »
Ce jour-là, Anne-Sophie Faucheur n’avait pas encore 23 ans et, déjà, un aplomb hors du commun. Vêtue d’un tee-shirt bleu roi échancré qui laissait apparaître le dessin exotique tatoué à la naissance de son bras gauche, elle présentait à deux mains une photo de Typhaine, l’enfant blonde qu’elle avait teinte en brune. Une façon de la rendre méconnaissable aux yeux de son père qui l’avait élevée, et qui espérait la récupérer.
La fillette âgée de 5 ans vivotait dans une étroite maison à Aulnoye-Aymeries, dans l’Avesnois, auprès d’une maman qu’elle ne connaissait pas, et d’un jeune beau-père dépassé par une soudaine et encombrante paternité. A Nicolas Willot, Anne-Sophie Faucheur avait imposé ses deux aînées, Caroline, 7 ans, et Typhaine, nées de son union avec François Taton ; puis le couple avait mis au monde Apolline, en 2008.
Ce mercredi du mois de juin, quand les Willot-Faucheur s’étaient confiés à France-Soir, ils pleuraient abondamment la fillette disparue depuis une semaine. Ils étaient alors très en colère, car déjà soupçonnés.
« On est suspects, j’aimerais vraiment savoir pourquoi. La police perd son temps en se concentrant sur nous… Jamais je n’aurais simulé un enlèvement ! Ce serait risquer de perdre tous mes enfants. » Ainsi s’exprimait Anne-Sophie.
« Pour nous, ici, c’était l’enfant invisible »
A l’époque, bien sûr, on voulait croire la maman aux yeux embués. Pourtant, en ces mêmes colonnes, nous exprimions nos doutes. Pourquoi personne n’avait-il été témoin de l’enlèvement dans Maubeuge, à tout le moins du désespoir d’Anne-Sophie lancée aux trousses de Typhaine ? Pourquoi la fillette n’était-elle pas au baptême de sa sœur dimanche 13 juin, cinq jours auparavant ? Pourquoi n’était-elle pas scolarisée, ne jouait-elle ni dans le jardin ni dans la rue ? « On voyait l’aînée, pas Typhaine, confiaient les voisins. On trouve cette affaire très louche.
Pour nous, ici, c’était l’enfant invisible. » Nous évoquions prudemment l’hypothèse d’un drame familial : a-t-elle été victime d’un accident mortel que l’on dissimule derrière un prétendu rapt ? « Typhaine n’était pas séquestrée ! » répétait Anne-Sophie, tempêtant contre les bavardages de son entourage. « Elle n’allait pas à l’école parce que je n’ai pas obtenu le certificat de radiation à l’école de Faches-Thumesnil. »
« Typhaine appelait sa mère “madame” »
Faches-Thumesnil, à cent kilomètres au nord de Maubeuge, tout près de Mons-en-Barœul où la petite avait été si heureuse, quatre années durant. C’est là que nous avions retrouvé la famille paternelle de Typhaine, son papa, François Taton, et sa chère mamie, Marie-Josée, éperdue de chagrin, ne sachant vers qui se tourner, où s’enquérir d’une bonne nouvelle. Ce mercredi 24 juin 2009, la matriarche aux 30 petits-enfants effleurait d’une main tendre le visage de la fillette sur les affiches que la mairie venait d’imprimer.
« Je pense qu’elle est vivante, que peut-être un membre de la famille la cache. Je supplie la personne qui l’a de nous la rendre. De nous la ramener vivante, par pitié… » François Taton nous avait fait part de ses doutes : « J’ai été surpris par l’attitude détachée d’Anne-Sophie, comme si la disparition de Typhaine ne la concernait pas vraiment… »
Marie-Josée était très inquiète depuis que, le 22 janvier 2009, Anne-Sophie avait soustrait la garde de la fillette à son père, hélas en toute légalité : « Rendez-vous compte, Typhaine a vu sa mère trois ou quatre fois en quatre ans. Elle l’appelait “madame”… Elle a dû être très malheureuse à Aulnoye-Aymeries. »
En cette fin juin, Anne-Sophie affirmait que l’enfant était choyée, épanouie, « si contente de (l’)avoir retrouvée ». « J’ai mal. Je pense sans cesse à ma fille, j’attends. C’est insupportable et, en plus, la police nous laisse à l’écart… » Les enquêteurs, qui qualifiaient d’« étrange » cette disparition, n’ont finalement jamais cessé de s’intéresser à la mère, à son compagnon, et à l’existence recluse de la fillette.
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