Friday, September 11, 2009

République bananière : une chronique des "affaires" en cours, par Olivier Toscer

Hortefeux: la censure des chaînes parlementaires

Une vidéo professionnellecameraman.jpg

Elle a d'abord été imputée par erreur à un enregistrement à la sauvette à partir d'un téléphone portable en marge de l'université d'été de l'UMP, à Seignosse le 5 septembre dernier.

En réalité, la vidéo présentant la blague raciste de Brice Hortefeux a été filmée par un cadreur professionnel travaillant pour le compte de La Chaine Parlementaire et de Public Sénat.

Or, elle n'a pas été diffusée sur ces antennes.

Les directeurs des deux chaines, Gérard Leclerc (La Chaine parlementaire) et Gilles Leclerc (Public Sénat) s'y sont tous les deux opposés, le week-end dernier, au grand dam de leurs rédactions qui se réunissent en assemblée générale cet après-midi pour entendre les explications de leurs directions.



541745_hortefeux.jpgL'embarras des chaînes

Les raisons pour lesquelles les téléspectateurs ont été privés des rires gras façon RPR d'avant le politiquement correct et de la plaisanterie bêtement raciste du Ministre de l'Intérieur, ne sont pas encore très claires.

Contacté par nos soins, Gilles Leclerc n'était pas joignable en début d'après-midi.

Les deux chaînes ont néanmoins publié un communiqué commun.

Il assure que la décision de ne pas diffuser la séquence litigieuse a été prise « après concertation avec les journalistes présents » et « d'un commun accord en raison notamment des conditions dans lesquelles elle a été enregistrée ».

Autre argument : « l'absence de journaux d'informations sur nos antennes le dimanche 6 septembre ».

Un résumé des faits assez éloigné de la réalité en fait



La première censurea1c4226052e3212588b16bb22ea0bcce.jpg

Les images ont en effet été tournées le samedi 5 par un cadreur de la Chaine Parlementaire dans l'optique d'une émission diffusée le lendemain.

Mais au visionnage, le soir même, le directeur de la chaine, Gérard Leclerc, s'oppose une première fois à leur diffusion.

Argument invoqué alors: le manque de temps pour faire réagir le ministre à ses propos.

public sénati.jpg La seconde censure

Le lundi, en revenant à Paris, une équipe de Public Sénat insiste pour diffuser ce document. Leur patron, Gilles Leclerc s'y oppose de nouveau. Avec les mêmes arguments.

Toujours pas convaincu, la société des journalistes de la chaîne organisent alors un visionnage pour l'ensemble de la rédaction.

Celle-ci décide de demander solennellement par écrit à leur patron de revenir sur sa décision.

Gilles Leclerc refuse.

C'est dans ces conditions que la vidéo, numérisée dans le serveur de la chaîne, se retrouve jeudi après-midi sur le site web du Monde et sur Dailymotion et enflamme rapidement la blogosphère.

Le soir même, tous les médias reprennent l'information et les grandes chaînes diffusent les images. Toutes, sauf une: TF1.

La Une a certes fait réagir François Fillon invité au 20-Heures. mais en se gardant bien de diffuser les images.

On y voit une militante pas très fine s'exclamer: "c'est notre petit arabe", en parlant d'un militant d'origine maghrebine

Et le ministre de répondre: "Il en faut toujours un. Quand il y en a un ça va. C'est quand, il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes !"

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